Une autre raison de l’échec de LakeDiamond

Passionné de technologies, je me suis tardivement intéressé au phénomène financier des ICO. Vivant en Suisse depuis avril 2018, j’ai participé à la première levée de fonds en jetons numériques par la banque Swissquote pour le compte de LakeDiamond : cette start-up vaudoise produit des diamants de synthèse pour l’industrie.

Une campagne de financement constitue un autre atout de viralité

LakeDiamond, startup
LakeDiamond produit des diamants industriels d’une extrême pureté grâce à une technologie développée à l’EPFL (via Le Temps) — © LakeDiamond

Une campagne de financement ou levée de fonds ouverte au public implique de construire, consolider et développer une communauté dans la durée pour créer une dynamique positive : dans le cas contraire, l’intérêt reste limité tant pour l’investisseur, qui n’est pas en capacité de suivre l’évolution de l’entreprise – donc de devenir un ambassadeur à part entière mais aussi pour l’entité émettrice.

Au-delà de l’expérience, cela peut constituer autant de perte d’opportunités : une investisseur peut communiquer sur son investissement par fierté, par passion ou tout simplement car il croit en ce projet et donc générer de nouvelles opportunités commerciales en s’en faisant l’écho à chaque occasion; c’est avant tout la force de l’effet réseau.

LakeDiamond n’a pas exploité cette opportunité qui avait tout son sens par la nature de la mécanique financière mais aussi par la proximité géographique de ses investisseurs en Suisse romande.

Pourquoi ne pas avoir convié tous les investisseurs, sans distinction, lors de la conclusion de l’ICO, même si l’objectif initial n’avait pas été atteint (la start-up vaudoise voulait lever 60 millions de francs à travers une ICO lancée en octobre 2018. A mi-parcours, elle a attiré seulement 5 millions) ? La réponse rhétorique est peut-être liée à une problématique d’allocation de ressources mais si la priorité est au développement commercial, alors des ambassadeurs non rémunérés constituent une belle aubaine !

Quel rôle aurait pu endosser le partenaire financier dans la mise en place d’un groupe ou une plateforme collaborative pour leur montrer l’avancement du projet et in fine en parler autour d’eux ?

Pire encore, lorsque je me connectais sur mon compte Swissquote pour suivre la valeur du portefeuille, j’obtenais la mauvaise nouvelle que la valorisation de mon actif avait été divisé de plus de 50% : effet garanti. Chaque investissement comporte son risque mais les entreprises ont un devoir de transparence relatif, selon l’implication de leur partenaire.

LakeDiamond a donc laissé passer une chance de développer son activité en misant sur sa propre communauté, séduite et acquis à sa cause. L’entreprise n’a pas su transformer cette opportunité offerte par l’ICO, les curieux, les passionnés et c’est bien dommage.

Pour en savoir plus sur l’entreprise je vous invite à lire cette publication sur letemps.ch/economie/lakediamond-diamants-faillite

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